Violet, Anne/sœur Anne Violet

Curata da: Elena Ravera

DOI: 10.82065/050

Ultima modifica: 11/08/2025

Tout ce que nous savons de la figure d’Anne Violet, nous le devons au père Michel-Ange Marin, auteur de l’ouvrage Conduite spirituelle de la sœur Anne Violet, du tiers-ordre de saint François d’Assise. L’existence de cette femme pieuse reste toutefois incertaine. Pour Nicolas Brucker, « Marin, qui en conte l’histoire, qu’il fait suivre des Mémoires de l’intéressée, la présente comme véridique, l’assortissant de toutes sortes de détails à fonction crédibilisante » (“Retraite et dévotion dans les romans monastiques de Michel-Ange Marin”, p. 84) : d’après lui, l’œuvre s’apparente moins au genre hagiographique qu’à celui du roman spirituel. Selon le récit de Marin, Anne Violet reçut le baptême le 13 février 1670 dans l’église collégiale Saint-Didier d’Avignon, « étant née le même jour, ou peut-être la veille » (Conduite spirituelle de la sœur Anne Violet, du tiers-ordre de saint François d’Assise, p. 2). Elle grandit dans un milieu modeste – ses parents sont métayers –, accompagnée de son frère, avec lequel elle partage de « pieuses inclinations » (p. 3). Refusée au monastère, Anne Violet choisit de mener une existence retirée, modeste et laborieuse, d’abord au sein de sa famille, puis seule après le décès de ses parents. Tertiaire franciscaine, elle vit dans sa maison comme dans une retraite conventuelle, sans ostentation ni singularité. Loin d’adopter une vertu affectée, elle se distingue par son goût pour l’ascèse, la privation, le travail épuisant et l’extrême simplicité de son logis. Ce détachement radical lui vaudrait des dons surnaturels : visions, prophéties et éloquence inspirée. Durant toute sa vie, elle fréquente assidûment la congrégation fondée par Mgr Jean-Baptiste Alexandre, chanoine de Saint-Didier, destinée à l’instruction chrétienne des jeunes filles. Tombée malade, elle meurt le 3 mai 1734 à l’âge de soixante-quatre ans.