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Università degli Studi di Udine

Franc, Madeleine de

Devota

( 1606 - 1694 )

Dati biografici
Date

Nata il: 31/08/1606
Grenoble

Morta il: 16/04/1694
Grenoble

Vita religiosa

Stato: Devota

Ordine religioso: Congrégation de la Purification
Fondatrice. Congrégation laïque féminine.

Informazioni sulla scheda

Curata da: Elena Ravera

DOI: 10.82065/061

Come citare questa scheda:

Elena Ravera, "Franc, Madeleine de", Répertoire de l'écriture des religieuses à l'époque de la Contre-réforme [en ligne]. DOI: 10.82065/061, 15/09/2025

Ultima modifica: 22/08/2025

Biografia

Madeleine de Franc naît à Grenoble en 1606 dans une famille aisée. Ses parents appartiennent à la noblesse dauphinoise de l’époque : son père, Jean-Baptiste Le Franc, occupe, de 1600 à 1629, la charge de trésorier général de France dans la généralité du Dauphiné, tandis que sa mère, Isabeau de Lionne, est la fille de Sébastien Ier de Lionne, seigneur de Flandènes, Bernin, Beauvoisin, Aoust et Triors. Cadette de sept enfants, Madeleine grandit au sein d’un foyer profondément dévot et reçoit une éducation catholique rigoureuse, bien que son parrain de baptême, François de Bonne, duc de Lesdiguières, soit calviniste. Elle évolue ainsi dans un climat de tolérance et d’ouverture aux relations interconfessionnelles. Sa première communion, célébrée à l’âge de douze ans, constitue une étape cruciale de sa vie, marquant le début de sa conversion intérieure. Malgré une vocation religieuse précoce, elle est contrainte, en 1632, à l’âge de vingt-six ans, d’épouser Louis de Briançon, seigneur de Varces, conformément aux ambitions sociales de sa famille. Après la naissance d’un fils, prénommé Jean-Baptiste, le couple connaît une séparation douloureuse : confrontés à de graves difficultés financières, les Briançon de Varces s’endettent lourdement. La famille Le Franc décide alors de récupérer la dot de Madeleine, qui quitte le château de Varces pour retourner vivre à Grenoble chez ses parents. L’année 1636 marque un nouveau tournant dans sa vie : elle participe à la fondation de la Congrégation de la Purification, où elle occupe la charge de supérieure de 1639 à 1642, puis de 1651 à 1654. Cette « société dévote féminine atypique » (« “Entre vous et moi, disons […] mon secret est à moi !” Prendre la plume pour s’éplucher et dialoguer avec Dieu, le cas de Madeleine de Franc (1606-1694) », p. 472) offre aux femmes laïques de la noblesse grenobloise un espace de partage privilégié. Chaque samedi matin, elles peuvent ainsi se soustraire à leur condition d’épouses et de mères pour se consacrer à des exercices de piété, pratiquer l’oraison, lire des ouvrages spirituels et participer à des conférences religieuses. Leur mission charitable consiste à aider les orphelines de la province en les éduquant, en leur constituant une dot et en leur trouvant un emploi (p. 472-473). Comme l’explique Marjorie Dennequin, « l’entrée à la Congrégation est, pour Madeleine de Franc, une libération, un moment clé où elle s’éveille à la foi et où elle réalise qu’un destin l’attend : elle va pouvoir laisser s’exprimer, sans se contraindre, son autorité naturelle, sa sensibilité, sa croyance et son moi, sans avoir peur du qu’en-dira-t-on. Entre femmes, les congréganistes demeurent plus libres de laisser s’extérioriser leurs émotions, leurs ressentis, leurs frustrations et de développer des idées dans sans doute le seul domaine où on les accepte sans trop de réserves, les œuvres charitables » (Les « Dévotieuses » : dévotion et préciosité à Grenoble au XVIIe siècle. La Congrégation de la Purification, p. 873). Le 1er janvier 1687 marque un autre tournant décisif : Madeleine entreprend la rédaction d’un journal spirituel, qu’elle tiendra régulièrement pendant quatre ans. Elle y consigne ses tourments, ses confidences les plus intimes ainsi que ses réflexions sur ses lectures pieuses. Décédée en 1694, Madeleine de Franc est aujourd’hui reconnue comme la première femme laïque auteure d’un journal spirituel à l’époque moderne (“Madeleine de Franc, diariste dévote”, p. 163-174). 

Direttori spirituali
4
Fléchius, Noël
1566 - 1638

Nato/a a: Chevenoz, Savoie | Morto/a a: Grenoble

Récollet et directeur du couvent de La Tour-du-Pin, mort à Grenoble en odeur de sainteté.

Dijon, Léandre de
1598 - 1667

Nato/a a: Dijon | Morto/a a: Lyon

Capucin, gardien des couvents de Tournon (1628-1630), de Lyon Saint-André (1632), de Vienne en Dauphiné (1633-1686), de Moulins (1642), d’Autun (1645), de Grenoble (1649), de Lyon Saint-François (1646, 1653), de Dijon (1650, 1654, 1657), il fut définiteur provincial de 4644 à 1666 et vicaire provincial en 1658.

Albi, Henri
1590 - 1658

Nato/a a: Bollène, Vaucluse | Morto/a a: Arles

Jésuite, auteur de plusieurs Vies de Saints et d’autres ouvrages spirituels.

Saint-Esprit, Gabriel du

Carme déchaussé.

Fonte/i primaria/e
1

Luogo di conservazione: Bibliothèque municipale de Grenoble

Riferimento bibliografico:

Bibliothèque municipale de Grenoble, R 8686.

Note:

Livre de raison de la famille Briançon employé par Mme de Franc comme journal spirituel du 1er janvier 1687 au 2 juin 1691.

Bibliografia
6

Dennequin, M., “« Entre vous et moi, disons […] mon secret est à moi ! » Prendre la plume pour s’éplucher et dialoguer avec Dieu, le cas de Madeleine de Franc (1606-1694)”, in M.-É. Henneau, C. Marchal, J. Piront (éd.), Entre ciel et terre. Œuvres et résistances de femmes de Gênes à Liège (Xe-XVIIIe siècles), Paris, Classiques Garnier, 2023, p. 471-483.

Dennequin, M., “« Je ne suis qu’un fantôme et fausse monnaie ». Quand le livre de raison devient journal spirituel. Le manuscrit de Madeleine de Franc au crépuscule du Grand Siècle (1687-1691)”, Revue d’histoire et de patrimoine du Dauphiné, n. 21, 2010, p. 95-112.

Dennequin, M., Journal de dévotion de Madeleine de Franc (1687-1691). Cheminements spirituels d’une noble grenobloise au XVIIe siècle, 2 vol., mémoire de master, sous le tutorat de Mademoiselle Clarisse Coulomb, Université Pierre Mendès-France, Grenoble II, 2006-2007.

Dennequin, M., Les « Dévotieuses » : dévotion et préciosité à Grenoble au XVIIe siècle : la Congrégation de la Purification, thèse de doctorat, Université Grenoble Alpes, 2015.

Dennequin, M., Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l’Ancien Régime, 2017.

Lejeune, Ph., “Madeleine de Franc, diariste dévote”, in Ph. Lejeune, Aux origines du journal personnel. France, 1750-1815, Paris, Honoré Champion, 2015, p. 163-174.