Montmorency, Jeanne-Marguerite de
Varianti: la Solitaire des Pyrénées, la Solitaire des Rochers
( 1645? - 1700? )
Dati biografici
Date
Nata il:
1645?
Paris
Morta il:
1700?
Rome
Informazioni sulla scheda
Curata da: Elena Ravera
DOI: 10.82065/064
Come citare questa scheda:
Ultima modifica: 14/08/2025
Biografia
Jeanne-Marguerite de Montmorency, connue sous les pseudonymes de « Solitaire des Pyrénées » ou « Solitaire des Rochers », demeure une figure énigmatique, au cœur d’une querelle historique et littéraire. Son identité même, tout comme l’authenticité de sa correspondance avec son directeur spirituel, Luc de Bray, curé de la Trinité à Châteaufort, suscitent depuis des siècles de nombreuses interrogations. Les informations relatives à sa vie sont incertaines, fragmentaires et sujettes à caution. L’une des questions les plus débattues concerne ses origines. Selon le père Nicolson, son premier biographe, elle serait née à Paris en 1645, au sein de la noble famille de Montmorency. Orpheline très jeune, elle aurait été élevée par une tante qui, vers l’âge de quinze ou seize ans, l’aurait contrainte à un mariage arrangé. Antoine-Henri de Bérault-Bercastel, au contraire, conteste cette version : selon lui, ses parents l’auraient envoyée chez sa tante dans le but de la détourner de son vœu de chasteté. Joseph Sigward, pour sa part, avance qu’elle était la nièce du prince de Condé, issue de la branche Montmorency-Laval, promise à une vie de cour sous Louis XIV et à un brillant mariage. Traditionnellement, on lui attribue donc le nom de Montmorency ; Nicolson rappelle d’ailleurs qu’aux alentours de 1660, « une demoiselle de quinze à seize ans » avait effectivement disparu des registres de cette famille. Cette information est reprise dans plusieurs dictionnaires biographiques. Toutefois, Augustin Gazier proposera plus tard une autre hypothèse, suggérant que Jeanne-Marguerite appartenait à la famille noble des Caylus ou des Quélus. Quelles que soient ses origines exactes, ses lettres témoignent de liens étroits avec la cour, notamment dans la cinquième, datée du 30 avril 1694, où elle affirme avoir côtoyé plusieurs figures illustres de son temps. Sur les premières années de sa vie adulte, les biographes s’accordent généralement : vers quatorze ou quinze ans, Jeanne-Marguerite, animée par un profond désir de spiritualité, quitte sa famille et renonce à ses biens. Ses lettres révèlent qu’elle vit un temps à Auxerre, employée chez un menuisier, puis dans la région parisienne, comme domestique auprès d’une vieille dame. Elle se retire ensuite près du monastère des bénédictines du Saint-Sacrement, vivant de mendicité, avant d’entamer une marche pénible vers son ermitage, la « solitude des Rochers », où elle se consacre à la prière et à l’expérience mystique. Grâce à l’entremise d’un voiturier chargé de transmettre ses lettres, elle entame une longue correspondance avec Luc de Bray, franciscain et confesseur de Mme de Maintenon. Cette dernière aurait lu ses lettres et, à la mort de de Bray, aurait hérité de cette correspondance ainsi que d’un crucifix en bois sculpté par la Solitaire. Les circonstances de sa disparition restent floues. Partie en pèlerinage à Rome à l’occasion du jubilé de 1700, Jeanne-Marguerite de Montmorency serait morte en chemin, sans que l’on en connaisse les détails précis.
Biografo/a/i
5Nicolson, ?
Père dominicain du couvent de la rue Saint-Jacques à Paris.
Bérault-Bercastel, Antoine-Henri
22/11/1730 - 1794?Nato/a a: Briey, Lorraine | Morto/a a: Noyon, Picardie ? / Châtenay en France, Île de France ?
Jésuite.
Sabatier de Castres, Camille
1700 - 1800Romancier, auteur de romans et de récits édifiants.
Ernemont, Madeleine d’
? - 1900Autrice de l’ouvrage "Jeanne-Marguerite de Montmorency, la Solitaire des Pyrénées (1646-1700)".
Sigward, Joseph
1925? - 09/02/2016?Nato/a a: Rive de Giers | Morto/a a: Chaufour les Bonnières
Direttori spirituali
2Guilloré, François
25/12/1615 - 29/06/1684Nato/a a: Le Croisic, Loire | Morto/a a: Paris
Jésuite.
Bray, Luc de
1669? - 1699?Franciscain, curé de la Trinité à Châteaufort.
Fonte/i primaria/e
1La Solitaire des Rochers
Religiosa/Devota associata: Nicolson, ?
Luogo di conservazione: Bibliothèque Municipale de Lyon
Riferimento bibliografico:
Châteaufort, 1787, 382 p.
Altre edizioni:
(An.), Lettres d’une solitaire inconnue ou Jeanne Marguerite de Montmorency révélée par sa correspondance avec le P. Luc de Bray, Orange, Jules Escoffier, 1841, 2 vol. : 272 p., 338 p.
Conservé à : Bibliothèque Municipale de Lyon ; BNF
Web : https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001101236235 (vol. 1)
https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001101236243 (vol. 2)
(Dabert, N.-J.), La Solitaire des Rochers ou correspondance de Jeanne-Marguerite De Montmorency avec le P. Luc de Bray, son directeur, Lyon & Paris, Périsse Frères, 1841, 2 vol. : 336 p., 444 p. Rééd. Lyon & Paris, Périsse Frères, 1856, 2 vol. : 462 p., 538 p.
Conservé à : Bibliothèque municipale de Lyon ; BNF
(Bouix, D.), La Solitaire des Rochers, sa correspondance avec son directeur, éditée d’après plusieurs manuscrits avec son histoire par Nicolson et Bérault Bercastel et une dissertation critique ; par D. Bouix, Paris, Périsse Frères, 1862, 2 vol. : 356 p., 475 p.
Conservé à : BNF
Web : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k326605g/f9.item (vol. 1)
Note:
Lettres.
Bibliografia
17Barbier, A.-A., Dictionnaire des ouvrages anonymes, nouvelle édition, Paris, P. Daffis, t. 4, 1879, p. 518.
Bérault-Bercastel, A.-H. de, Histoire de l’Église, livre 80, t. 23, Paris, 1790.
Bérault-Bercastel, A.-H. de, La solitaire des Pyrénées, ou Jeanne-Marguerite de Montmorency, Bruxelles, J. Vandereydt, 1853.
Bremond, H., “Un complot contre Fénelon : La Solitaire des Rochers”, Le Correspondant, n. 238, 1910, p. 663-690.
Cioranescu, A., Bibliographie de la littérature française au XVIIe siècle, t. 2, Paris, C.N.R.S., 1969, p. 1490.
Darricau, R., in Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique, t. 10, c. 1689-1690, Paris, Beauchesne.
Feller, F.-X. de, La biographie universelle ou dictionnaire des hommes qui se sont fait un nom…, deuxième édition avec supplément et corrections, Ausbourg-Liège, Rieger-Lemarié, t. 6, 1793, p. 476-477.
Forthomme, B., “Montmorency, Jeanne-Marguerite de, dite ‘La Solitaire des Pyrénées’ ou ‘des Rochers’, laïque”, in A. Fella (éd.), Les femmes mystiques. Histoire et dictionnaire, Paris, Laffont, 2013, p. 740-742.
Gardon, N., Bulletin de la Diana, t. 57, n. 3, 1998, p. 245-254.
Gazier, A., “Une femme anachorète au XVIIe siècle”, Mélanges de littérature et d’histoire, Paris, Colin, 1904, p. 209-288.
Lécuy, Y., Biographie universelle ancienne et moderne…, t. 30, Paris, Michaud, 1821, p. 22-24.
Quérard, J.-M., La France littéraire ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France…, t. 6, Paris, F. Didot, 1834, p. 416.
Ravera, E., “Jeanne-Marguerite de Montmorency, la Solitaire des Pyrénées : fortune et controverses d’une correspondance spirituelle”, Publifarum, n. 43, 2025, p. 106-128.
Ribard, D., “Radicales séparations. Ermitages et guerres de plume à la fin du XVIIe siècle”, Archives de sciences sociales des religions, n. 150, 2010, p. 117-133.
Ribard, D. et Von Tippelskirch, X., “‘Une femme n’est point obligée d’être théologienne’. Le genre de la théologie”, in J.-P. Gay et Ch.-Ol. Stiker-Métral (éd.), Les Métamorphoses de la théologie. Théologie, littérature, discours religieux au XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2012, p. 237-262.
Sabatier de Castres, C., Jeanne-Marguerite de Montmorency ou La solitaire des Pyrénées, épisode historique, Paris, Gaume Frères, 1836.
Sigward, J., Jeanne-Marguerite de Montmorency 1646-1700. Une mystique oubliée, Paris, Nouvelle Cité, 1989.