Aguillenqui, Françoise de/mère Agnès

Curata da: Amandine Bonesso

DOI: 10.82065/006

Ultima modifica: 04/08/2025

Françoise naît à Aix-en-Provence, le 17 février 1602. Fille de Jean d’Aguillenqui, trésorier général du roi, et d’Anne de Pontevès, issue d’une famille illustre de la province, Françoise se signale dès son enfance pour sa piété. Elle n’a que trois ans lorsque la Vierge lui apparaît, et quelques années de plus lorsqu’elle commence à se mortifier par le jeûne. À vingt-trois ans, elle rejoint la communauté de capucines que Marthe d’Oraison (1590-1627), veuve du baron d’Allemagne, est en train de fonder à Marseille. Un an après, le 19 juillet 1626, elle reçoit l’habit de novice et prend le nom d’Agnès en l’honneur de la supérieure qui vient de Paris pour établir ce deuxième monastère de capucines de France. Son penchant pour les austérités lui fait adopter des comportements excessifs : elle mortifie sa vue en rivant constamment son regard au sol, elle est portée à garder le silence, ce qui lui fait fuir autant que possible le parloir, et elle pratique de rudes mortifications corporelles qui lui attirent les critiques de ses consoeurs et de ses supérieurs. En quarante-six ans de vie religieuse, elle est maîtresse des novices pendant douze ans et supérieure pendant trois triennats, en 1650, 1656 et 1662. Tout en s’acquittant de ses tâches quotidiennes, la mère Agnès évolue dans le chemin mystique. Elle atteint un haut degré de contemplation qu’atteste le père de Bauduen. L’élévation spirituelle de la mère Agnès emprunte la voie de l’Imitatio Christi à travers de nombreuses mortifications qui sont même couronnées par des stigmates. D’autres phénomènes corporels portent les traces de son expérience intérieure : de l’aveu de ses consoeurs, on la voit léviter et se tenir des heures de suite en extase, sans ressentir la moindre distraction des sens. Sa renommée au sein des Marseillais s’accroît en raison de son don de prophétie et des miracles qu’on lui attribue. Contre son gré, on vient de plus en plus la voir et on lui écrit pour obtenir ses avis, ses prières ou ses Agnus Dei. Elle meurt, en odeur de sainteté, le 18 juin 1672.