Pinczon de Cacé, Jeanne/sœur Jeanne-Marie

Curata da: Amandine Bonesso

DOI: 10.82065/102

Ultima modifica: 05/09/2025

Jeanne naît le 2 septembre 1616 de François Pinczon de Cacé, issu d’une famille noble de Bretagne, et de Renée Sion. À l’âge de quatre ans, elle perd sa mère ; son père la met alors sous la tutelle d’une parente qui la maltraite et dont elle prend le nom, du Hazay. Après avoir fait sa première communion, lorsqu’elle est placée chez une parente qui l’instruit dans la piété, Dieu commence à se manifester à son âme. Le 1^er avril 1636, elle se marie avec Hilarion de Forsanz du Houx, pour obéir à son père qui s’oppose à sa vocation religieuse. Devenue veuve après neuf ans de mariage, elle décide d’entrer au Colombier, second monastère de la Visitation à Rennes. Le 29 juin 1646, elle y est acceptée comme bienfaitrice séculière. L’année suivante, elle demande l’habit de sœur converse et prend le nom de Jeanne-Marie, mais elle ne prononcera ses vœux que sur son lit de mort, le 24 septembre 1677. Son directeur de conscience, Valentin de Saint-Armel, lui commande d’écrire ses dispositions intérieures et de se consacrer au salut des âmes. Ainsi, en 1654, elle s’engage dans une œuvre apostolique qui l’amène d’un bout à l’autre de la Bretagne, au sein de nombreux couvents de différents ordres religieux. Elle rétablit l’union et les règles dans les communautés, de même qu’elle aide les moniales et les séculiers dans leurs parcours, en s’appuyant sur son don de prophétie et de discernement des esprits. Même si les maladies ne cessent de l’accabler, Madame du Houx se voue inlassablement au prochain jusqu’aux dernières années de sa vie. En 1674, elle accepte, en effet, de diriger la maison de retraite pour femmes qu’établissent à Vannes le grand vicaire Louis de Kerlivio (1621-1685) et le jésuite Vincent Huby (1608-1693). Rappelée à Rennes, elle s’éteint le 26 septembre 1677.

L’année 1654 est capitale dans la vie de Madame du Houx car, en plus d’entreprendre ses premières missions, elle séjourne pendant trois mois chez les ursulines de Loudun où elle s’entretient avec Jeanne des Anges (1605-1665), la célèbre religieuse qui a été impliquée dans les phénomènes de possession des années 1630. Les deux femmes se lient d’une amitié spirituelle qui s’approfondit au fil de leur correspondance et d’un deuxième séjour que fait Madame du Houx à Loudun en 1660. Jeanne des Anges appelle également son amie auprès d’elle en 1664, lorsqu’elle sent d’être à la fin de ses jours. Entre temps, Madame du Houx se met en contact avec Jean-Joseph Surin, le directeur spirituel de l’ursuline. Ils entretiennent une relation épistolaire au cours de laquelle, en 1658, le jésuite demande à sa correspondante un compte rendu de sa vie. Jeanne du Houx joue un rôle important dans la publication du Catéchisme spirituel (1657) de Surin et dans la diffusion manuscrite de ses Cantiques spirituels en Bretagne. En 1668, elle travaille aux mémoires de Jeanne des Anges sous conseil de Valentin de Saint-Armel et de Balthazar Grangier (?-1679), évêque de Tréguier.