Bauquemare de Bourdeny, Jeanne de/sœur Jeanne-Marie

Curata da: Amandine Bonesso

DOI: 10.82065/066

Ultima modifica: 15/08/2025

Jeanne est issue d’une famille noble qui a acquis la seigneurie de Bourdeny, près de Rouen, au XVI^e siècle. Ses parents – Charles de Bauquemare, président aux requêtes au Parlement de Paris, et Élisabeth Servien – la baptisent dans la paroisse parisienne de Saint-Jean-en Grève, le 31 janvier 1629. Jeanne est placée, avec sa sœur aînée, au premier monastère de la Visitation de Rouen. Touchée par la perte de sa sœur, qui n’a que treize ans, elle prend la résolution de se consacrer à Dieu. Elle s’oppose à son père en refusant de quitter sa communauté pour une abbaye où se trouvent une autre sœur et des parentes. Ainsi commence-t-elle un prénoviciat, à l’âge de treize ans, puis son noviciat, deux ans plus tard. En 1645, Jeanne-Marie prononce ses vœux. Cinq ans plus tard, elle accompagne la mère Françoise-Jéronyme de Villette à la Visitation de Melun pour y demeurer pendant six années. De retour à Rouen, on lui confie différents emplois avant qu’elle ne soit élue supérieure, en 1661. Elle exercera cette charge pendant trente ans, jusqu’à la veille de son décès, le 29 juillet 1712. Sous ses supériorats, elle fait preuve de grande générosité envers ses consœurs du second monastère de Rouen, lorsque la peste sévit, et à l’égard de ses consœurs de Dieppe, lorsqu’elles fuient les bombardements de leur ville, dans le cadre de la guerre de Neuf Ans. En 1694, elle contribue à la propagation de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus en faisant imprimer un ouvrage consacré à ce culte chez Eustache Hérault, à Rouen, et en appuyant les démarches qu’entreprend la supérieure qui lui succède en 1695, mère Louise Croiset. Cette visitandine, que la mère de Bauquemare fait venir du monastère de Chaillot, est d’ailleurs la sœur de Jean Croiset (1656-1738), le jésuite qui est en train de diffuser la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus par ses publications, selon un dévouement qu’il doit en partie à sœur Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), la visitandine de Paray-le-Monial qui a donné un nouvel essor à ce culte.