Riants de Villerey, Suzanne de/mère Suzanne-Marie

Curata da: Amandine Bonesso

DOI: 10.82065/107

Ultima modifica: 05/09/2025

Fille de Denis de Riants de Villerey et de Marie de Noblet Des Prez, Suzanne naît au château de la Brosse, près de Chartres, le 20 mars 1639. Elle grandit dans le faste et les frivolités jusqu’à l’âge de huit ans. La petite a du mal à se détacher de ce train de vie lorsqu’elle entre chez les visitandines du monastère de l’Antiquaille de Lyon, à la demande de deux de ses tantes maternelles, religieuses dans ce couvent. Le désir de se consacrer à Dieu remplace sa révolte initiale, de sorte qu’elle sollicite l’autorisation d’accéder aux classes des sœurs du petit habit, une sorte de prénoviciat. À quatorze ans, Suzanne déclare sa vocation à ses parents mais elle ne reçoit que des reproches et des menaces de leur part. Même après sa prise d’habit, qui a lieu le 26 juillet 1655, ses parents continuent à entraver son parcours en lui proposant de quitter la Visitation dans la perspective d’obtenir une abbaye et, plus tard, suite à son refus, en l’exhortant à choisir un monastère de visitandines plus proche d’eux. Sous conseil de son directeur de conscience, l’abbé Antoine de Neufville, Suzanne-Marie demeure à l’Antiquaille où elle prononce ses vœux le 14 décembre 1656. Elle exerce les fonctions de sacristine, d’assistante au noviciat et d’économe, avant d’être élue supérieure, en 1668. Elle gouverne le monastère pendant trente ans, en alternance avec les charges d’assistante et de maîtresse des novices, jusqu’à quelques jours avant qu’elle n’expire, le 25 septembre 1724. Ses directeurs de conscience, reconnaissant en elle les marques de la grâce divine, lui demandent à tour de rôle de rendre compte de sa vie intérieure. Tel que l’affirme son premier biographe, la mère Suzanne-Marie a laissé une autobiographie spirituelle, une abondante correspondance et un traité sur les ineffables grandeurs de Dieu. Dans ses écrits, imprégnés de la spiritualité bérullienne, nous découvrons les expériences unitives et les morts mystiques qui jalonnent l’anéantissement progressif de son âme en Dieu, de même que les grâces de la transverbération de son cœur et des stigmates qui lui valent l’appellatif de « la Thérèse de notre siècle », selon l’expression de Claude de Saint-Georges, archevêque de Lyon de 1693 à 1714. La visitandine narre également son association aux séraphins et aux saints, ses communications avec les âmes du purgatoire et la mission apostolique que Dieu lui confie en lui commandant d’écrire ce qu’il a opéré en elle et de prodiguer ses conseils à son prochain.