Gojoz, Jeanne/sœur Jeanne-Bénigne

Curata da: Amandine Bonesso

DOI: 10.82065/098

Ultima modifica: 04/09/2025

Jeanne naît à Vieu en Valromey, dans le diocèse de Genève, le 20 juillet 1615. Ses parents, Jean-Claude Gojoz et Claudine Lempereur, lui réservent une instruction privilégiée ; alors que ses frères et sœurs vont à l’école commune, Jeanne a des précepteurs qui lui apprennent à lire, à écrire, à chanter et à danser. Elle est également choyée par les membres de sa famille, en particulier par son grand-père maternel et l’un de ses oncles, qui la reçoivent constamment chez eux. Sa piété s’approfondit lorsqu’elle fait sa première communion à l’âge de onze ans. Contre les souhaits de sa famille pour son avenir, elle prépare en secret son entrée en religion. À vingt ans, elle est acceptée à la Visitation d’Annecy au rang de sœur domestique. Lorsque sa mère meurt, son frère essaie de la convaincre à rentrer chez son père. Comme Jeanne demeure catégorique, il la pourvoit d’une dot pour qu’elle quitte le rang de sœur converse qui déshonore la famille. Le 1^er juin 1637, elle prend l’habit et refuse le rang de choriste ; elle continuera à le rebuter même par la suite, lorsque ses supérieurs insisteront. En 1638, elle est choisie par la mère Jeanne de Chantal (1572-1641) pour participer à la fondation d’un couvent à Turin où elle prononce ses vœux le 10 juin 1640. Jeanne-Bénigne est préposée à la cuisine jusqu’au début des années 1660 ; ensuite, on l’assigne pendant quatorze ans au réfectoire et, pour finir, elle prend soin des pensionnaires et de la chambre des assemblées. Sur le plan spirituel, elle s’abandonne à Dieu en formulant les vœux de s’immoler à la Trinité et à la Justice divine. Elle traverse des étapes de langueurs et de jouissances mystiques, lorsque son cœur est transpercé par un dard de l’Amour divin et que son âme s’unit à Jésus-Christ. Elle reçoit de nombreuses faveurs de la Vierge, de ses anges gardiens et des saints. Elle obtient, pour elle-même et ses consœurs, des guérisons miraculeuses et la multiplication des aliments. Son don de prophétie lui fait même prévoir la publication de ses écrits par l’une de ses consœurs. Elle révèle ses dispositions intérieures à plusieurs prélats et à de nombreux confesseurs d’ordres différents qui l’assurent dans sa voie et qui l’encouragent à écrire selon la volonté de Dieu. Véritable graphomane, elle rédige des centaines de billets sur ses grâces et des mémoires spirituels qu’elle remet par obéissance à la mère Provane en 1686 et même peu avant sa mort qui a lieu le 5 novembre 1692.