Comenge, Louise-Henriette de

Curata da: Silvia Boraso

DOI: 10.82065/027

Ultima modifica: 04/08/2025

Fille du comte de Comenge, gouverneur de Saumur et ambassadeur en Angleterre et au Portugal, la future mère de Comenge est née dans une famille illustre, au sein de laquelle le goût des lettres était héréditaire. Elle entre au monastère de la Visitation de Meaux, où elle est accueillie par la mère Claude-Agnès Le Breton. Douée d’une vive intelligence et d’une profonde piété, elle fait preuve d’une fidélité exemplaire dans l’exercice de ses charges, tant spirituelles qu’administratives. Elle devient assistante de la mère Françoise-Élisabeth Le Picard, puis directrice des novices, à qui elle trace « toujours par écrit » des règles de conduite marquées par la clarté, la sagesse et une tendre fermeté (p. 534). Élue supérieure en 1712, elle doit faire face à une situation matérielle précaire : le monastère croule sous les dettes, et la mort de son frère l’empêche d’espérer un soutien familial. C’est vers Mgr le Cardinal de Bissy, évêque de Meaux, qu’elle se tourne avec une foi persévérante (p. 535). Grâce à son intervention, la maison peut être sauvée. Après vingt années de supériorité, ou plus tard dans sa fonction d’économe, elle parvient à rembourser la totalité des dettes contractées. Sa vie est aussi marquée par une série de détachements progressifs : une retraite mystique lui révèle que, comme saint Pierre, elle connaîtra la perte successive de ses amis les plus chers – le cardinal de Bissy et Mlle de Villecourt – vision qu’elle accueille avec résignation (p. 539). L’union à Dieu dans l’abandon constitue, pour elle, le cœur de la vie religieuse. Elle résume ainsi son expérience intérieure : « Notre âme renferme deux contraires : grande noblesse, capable de tout ; grande indigence, vide de tout » (ibidem).