La Vallière, Françoise-Louise de la Baume le Blanc, duchesse de/Louise de la Miséricorde

Curata da: Francesca Todesco

DOI: 10.82065/053

Ultima modifica: 11/08/2025

Louise de la Baume le Blanc naît à Tours le 6 août 1644. Son père, Laurent de la Baume, marquis de la Vallière, meurt quelques ans après et sa mère, qui aime le luxe et la vie mondaine, se remarie bientôt avec Jacques de Saint-Rémi, premier maître d’hôtel de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII. Louise a quinze ans lorsqu’elle est placée comme demoiselle d’honneur chez la duchesse d’Orléans, épouse du frère de Louis XIV. Elle devient la favorite du Roi-Soleil. Celui-ci lui reste profondément attaché pendant six ans et de leur relation naissent quatre enfants, dont deux seulement, Marie-Anne de Blois, et Louis de Bourbon, parviendront à l’âge adulte. Douée d’un caractère réservé et de qualités d’esprit indiscutables, elle se détache de la vanité des courtisans et suscite le respect. Mais la vie à la cour avec toutes ses jalousies et ses manigances va assez rapidement mettre fin à cet amour passionné ; en effet, le roi, en 1667, lui préfère la marquise de Montespan. Ce fait, uni à la souffrance pour une grave maladie qui la conduit presque à la mort, contribue à l’éloigner de plus en plus du monde et à l’approcher de Dieu. Elle reste quelques années encore à la cour, mais dans un esprit d’expiation et pour demander pardon à la reine. L’arrivée à Versailles de Bossuet, qui devient précepteur du Dauphin, est pour elle providentielle. Apprenant à la connaître, il lui conseille un jour de se donner complétement à Dieu et de choisir de préférence un ordre comme le Carmel. Convaincu de la sincérité absolue et du repentir de Louise, il appuie son choix de consécration auprès de la mère supérieure du Carmel du faubourg Saint-Jacques à Paris, hésitante à cause du scandale dont la vie de Louise avait été l’objet. Le 16 avril 1674, à l’âge de trente ans, elle entre au Carmel où, le 2 juin, à sa prise d’habit, elle reçoit le nom de Louise de la Miséricorde. Le 4 juin elle prend le voile en présence de la reine. « Tout ce que je pouvais espérer de mon Seigneur, c’est qu’il me fit miséricorde ; et je suis comblée de ses grâces », écrit-elle dans une lettre au maréchal de Bellefonds (4 mars 1677), témoignant de la profondeur de sa conversion, fondée sur la louange de la miséricorde. En 1680, les Réflexions sur la miséricorde de Dieu par une dame pénitente, précédées d’un ‘Avertissement’, qui paraissent à Paris à son insu, lui sont tout de suite attribuées : attribution qu’aujourd’hui la critique admet sans incertitude. Sous forme de prière, cette œuvre amplifie les thèmes de la pénitence et de la miséricorde chers à la nouvelle convertie. Louise de La Vallière s’éteint à Paris le 6 juin 1710. À la nouvelle de son décès, une foule se rassemble derrière la grille du Carmel.