Coutier, Marguerite/Marguerite de Saint-Xavier

Curata da: Amandine Bonesso

DOI: 10.82065/093

Ultima modifica: 03/09/2025

Fille de Jean Coutier, Seigneur de Château-Bornay et Baron de Souhé, et de Marie Épiard qui est liée aux parlementaires de Dijon, Marguerite naît à Mont-Saint-Jean, en Auxois, le 17 août 1603. À l’âge de huit ans, elle passe quelque temps sous la tutelle d’une tante chez les bernardines de l’abbaye de Tard. Elle n’est qu’une adolescente lorsque sa mère meurt et que sa sœur aînée la devance en entrant chez les ursulines de Dijon. En 1622, elle rejoint sa sœur mais, après trois mois de pensionnat, son père la rappelle au foyer familial. Cinq ans plus tard, Marguerite retourne chez les ursulines grâce à l’entremise du père Jean Arnoux (1576-1636), prédicateur jésuite qui a également été confesseur de Louis XIII. Malgré l’opposition de son père qui, hors de lui, vient au couvent en suppliant qu’on lui rende sa fille, la jeune femme commence son noviciat le 16 septembre 1627. L’année suivante, au lendemain de sa profession, Marguerite de Saint-Xavier exerce quelques fonctions mineures avant d’être nommée maîtresse des novices, charge qu’elle assume de nouveau après ses deux élections au supériorat, en 1638 et en 1641. Ses écrits nous révèlent qu’elle remet la conduite de sa communauté sous les auspices de la Vierge, de même qu’elle instaure une dévotion particulière en l’honneur de la Trinité incréée et créée et qu’elle introduit une série de règles de piété pour les jours solennels de l’année. Le zèle de la religieuse se répand également en dehors du cloître, lorsqu’elle aide Gaston de Renty (1611-1649) à établir à Dijon, en 1643, la Compagnie des Dames du Saint-Sacrement. Mystique visionnaire, Marguerite de Saint-Xavier prend souvent la plume pour décrire les grâces qu’elle reçoit en oraison, en rêve ou en communiant. Elle est également favorisée du don de prophétie et de lecture dans les esprits. Sa dévotion à la Trinité et aux saints lui fait obtenir des guérisons miraculeuses et des conversions. Au cours de sa dernière maladie, qui l’emportera le 10 juin 1647, la religieuse formule le vœu d’aller catéchiser les « sauvages » en se joignant aux ursulines de Québec et a encore la force de prendre la plume pour rendre compte de l’une de ses expériences intérieures, ainsi que pour laisser quelques pratiques de dévotion à ses compagnes.