Chancy, Magdeleine-Charlotte de

Curata da: Giorgia Lo Nigro

DOI: 10.82065/013

Ultima modifica: 28/07/2025

Magdeleine-Charlotte de Chancy naît vers 1650, au sein d’une famille noble et aisée. Elle entre en religion chez les chanoinesses régulières de Beaulieu-lès-Loches, en Touraine, probablement à la fin du XVIIe siècle. Elle rejoint le couvent des Viantaises, où elle suit la règle de saint Augustin, établie par la fondatrice du monastère. Fondée en 1643 par Catherine Angélique de Boursault de Viantais, cette maison s’inscrit dans le mouvement de fondation de nouveaux monastères féminins encouragé par la Contre-Réforme. L’appellation même de « couvent des Viantaises » suggère qu’il s’agit d’un de ces « monastères familiaux » où les révérendes mères appartiennent à la famille fondatrice. Les religieuses qui y professent sont issues de la noblesse et bénéficient d’un accès privilégié à la culture, qu’elles continuent à approfondir tout au long de leur vie conventuelle. Les chanoinesses consacrent une part importante de leur temps à l’éducation des jeunes filles pensionnaires, dont certaines prennent l’habit dès l’âge de dix-sept ans. Celles-ci sont alors confiées à la « maîtresse des pensionnaires », qui leur enseigne la lecture. L’apprentissage commence par le déchiffrement du latin imprimé, nécessaire à la participation aux offices à l’aide du missel, suivi de l’apprentissage du français imprimé. Par la suite, les élèves sont initiées à la lecture de divers types de manuscrits : des documents émanant des chancelleries et des parlements, généralement bien calligraphiés, jusqu’aux écrits des notaires et des avoués, réputés pour leur écriture dense et chargée d’artifices. Dans ce cadre, Magdeleine-Charlotte de Chancy a accès à une bibliothèque relativement vaste. Lors du premier inventaire réalisé en 1793, celle-ci compte environ 900 ouvrages, dont seulement 272 volumes sont conservés après leur mise en vente aux enchères. Répartis en douze lots, ces livres totalisent 7 211 unités bibliographiques. Comme l’attestent le Coutumier et le Cérémoniaire qu’elle rédige avec sa cousine Marie-Louise de Menou-Charnizay, prieure du couvent, la consultation des livres est strictement encadrée : elle nécessite l’autorisation de la sous-prieure, gardienne des clés de la bibliothèque, qui en assure la distribution selon les directives de la Supérieure. Habituée à la lecture et à l’étude, Magdeleine-Charlotte de Chancy s’adonne également à l’écriture. Elle meurt dans la première moitié du XVIIIe siècle, après avoir composé plusieurs ouvrages, dont seul un recueil de poèmes chrétiens a traversé le temps.