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Università degli Studi di Udine

Maupin, Suzanne

( 1573 - 1630 )

Dati biografici
Date

Nata il: 1573
Abbeville, Picardie

Morta il: 10/07/1630
Gosnay?, Artois

Vita religiosa

Ordine religioso: Chartreuses

Comunità religiose: Chartreuse du Mont-Sainte-Marie de Gosnay
Gosnay, Artois

Informazioni sulla scheda

Curata da: Giorgia Lo Nigro

DOI: 10.82065/014

Come citare questa scheda:

Giorgia Lo Nigro, "Maupin, Suzanne", Répertoire de l'écriture des religieuses à l'époque de la Contre-réforme [en ligne]. DOI: 10.82065/014, 12/09/2025

Ultima modifica: 28/07/2025

Biografia

Suzanne Maupin naît à Abbeville, en Picardie, en 1573. Orpheline dès son jeune âge, elle est élevée par son oncle paternel, qui veille sur elle avec attention et dévouement. Le Révérend Père Hauger, membre de l’ordre des minimes à Abbeville, devient son directeur spirituel et la guide dans ses premiers pas vers Dieu. En 1597, à l’âge de vingt-quatre ans, Suzanne décide de rejoindre l’ordre des chartreux et prend l’habit à la Chartreuse du Mont-Sainte-Marie de Gosnay. C’est le père Hauger qui l’accompagne dans cette maison pour la première fois. Cependant, après avoir observé les chartreuses se promener dans les champs environnants, Hauger déconseille à la postulante de rejoindre cet ordre. Il juge inacceptable cet usage du spaciement, qui autorise la sortie des religieuses hors des murs du couvent, en contradiction avec les règles de clôture établies par le Concile de Trente. Bouleversé, cet ecclésiastique se réfugie dans une église proche du village. Malgré ces réticences, Suzanne, convaincue que ce monastère lui a été désigné par Dieu pour accomplir son œuvre de salut, maintient fermement son désir de devenir chartreuse. Avec une détermination remarquable, elle répond à Hauger en latin : « Hic caro mea requiescet in spe »[trad. « Ici, ma chair reposera dans l’espérance »]. Après avoir consulté la prieure, qui explique au Révérend l’usage hebdomadaire de l’espace par les moniales, l’homme finit par céder à la volonté de Suzanne. Cette dernière consacrera par la suite sa vie à la quête de la perfection monastique, au détachement des biens terrestres, à la pauvreté, à la sobriété, et à la lutte contre les tentations de l’esprit malin. Elle suit l’exemple de pénitence de sainte Marie-Madeleine et cherche à imiter ses vertus divines. Au sein du couvent, elle endure de nombreuses souffrances corporelles avec patience et résolution. Son esprit éclairé et son génie remarquable lui permettent d’enseigner à ses consœurs des sujets spirituels et de leur présenter les vies des saints comme modèles à suivre. Elle explique le psautier latin aux novices, qu’elle met également en garde contre les médisances et les rumeurs. Douée, en outre, dans l’art de la broderie, elle inscrit dans des étoffes des caractères grecs et latins qui émerveillent des théologiens de l’ordre (Le Vasseur 1890). Femme cultivée, elle maîtrise le latin et le grec, ainsi que d’autres sciences. Cela suscite les critiques du général des chartreux, dom Brunon d’Affringues, à qui elle dédie pourtant son ouvrage théologique, le Traité de la Sainte Trinité. Bien que ce dernier apprécie son œuvre, il la discrédite, estimant qu’une moniale ne devrait pas rédiger d’essais spirituels. Ce choix condamne son manuscrit à l’oubli, tout comme le journal spirituel de sa consœur Anne Griffon, avec laquelle elle aurait partagé son quotidien au monastère de Gosnay. Suzanne Maupin s’éteint le 10 juillet 1630, à l’âge de cinquante sept ans, après trente-trois années de vie religieuse.

Direttori spirituali
1
Hauger, père
? - 15?

Nato/a a: ? | Morto/a a: Abbeville ?, Picardie

Révérend père appartenant à l’ordre des minimes d’Abbeville.

Fonte/i primaria/e
1

Luogo di conservazione: perdu

Riferimento bibliografico:

Traité de la sainte trinité, inédit.

Note:

Traité spirituel. Essai théologique.

Ouvrage perdu.

Bibliografia
9

Amargier, P. A., Chartreuses de Provence, St. Rémy de Provence, Edisud, 1988,  p. 103.



Devaux, A., Études et documents pour l’histoire des chartreux, Halle-Wittenberg, Institut für Anglistik und Amerikanistik, 2003, p. 43. 

Doreau, V-M., Ephémérides de l’ordre des chartreux, tome I, 1899, pp. 251-254.

Escudero, J. M., « Expansión y organización de la Orden de la Cartuja », Analecta Cartusiana, v. 188, Univesität Salzburg, Institut für Englische Sprache und Literatur, 1970, p. 117.

Gourdel, Y., Chartreux, cf.r généralités, 1953, 768 pp.

Jerôme, T., « Écriture de soi chez les moniales chartreuses. Autour des écrits de Marguerite d’Oingt († 1310) et d’Anne Griffon († 1641) », in Henneau, M. É., Marchal, C., Piront, J., (dir.), Entre ciel et terre. Œuvres et résistances de femmes de Gênes à Liège (X -XVIII siècle), Paris, Garnier, 2023, pp. 417-427.

Jerôme, T., « Le feu et la plume : éviter les déviances chez les moniales chartreuses à l’époque moderne », in Hepner P., Valdher M., La femme devant ses juges, Artois Presses Université, 2021, p. 155.

Jerôme, T., Entre apogée et déclin : vivre sa foi au Grand Siècle, dans les chartreuses féminines, 1570-1715, thèse de doctorat en Histoire moderne, Université d’Artois, 2014, pp. 24, 63, 220, 238. 

Le Vasseur, L., Ephémérides ordinis cartusiensis, t. 2, Montreuil-sur-mer, 1890, pp. 475-477.