Bérardier, Marthe

Curata da: Silvia Boraso

DOI: 10.82065/024

Ultima modifica: 04/08/2025

Fille d’un conseiller du roi, maire et prévôt de la ville, la future mère Bérardier grandit dans un milieu cultivé et pieux. Dès l’âge de neuf ans, elle est confiée aux ursulines de Bellegarde, où elle reçoit une première formation intellectuelle et religieuse. Lorsque naît en elle le désir de la vie consacrée, c’est vers le monastère de la Visitation de Beaune qu’elle se tourne – un choix guidé par un lien familial : sa grand-tante, Jeanne-Marthe Bérardier, y est alors supérieure. Dès ses premières années de vie religieuse, la mère Bérardier révéla un don singulier pour l’écriture spirituelle, don qui fut d’abord mis à l’épreuve dans un contexte d’humiliation propre au récit hagiographique. À l’approche de Noël, sa supérieure, la vénérable mère Marie-Catherine Normand, invita les religieuses à composer des cantiques en l’honneur de la Nativité. La jeune professe offrit un cantique d’une si haute élévation que l’on peina à croire qu’il fût de sa main. Soupçonnée de mensonge et de vanité, elle fut publiquement reprise et contrainte de brûler son poème. Elle accepta l’épreuve en silence, sans se justifier (p. 339). Ce n’est que bien plus tard que la vérité fut rétablie sur ordre de sa supérieure. La suite de sa vie et l’abondance de ses compositions vinrent d’ailleurs dissiper tout doute sur ses aptitudes littéraires comme sur sa vertu. Même à l’approche de la mort, elle refusa toute lecture distrayante : préférant les pensées « fortes et solides » (p. 348), elle récita elle-même les prières qu’elle avait composées pour l’agonie et demanda qu’on l’avertisse de sa fin imminente, afin d’entrer consciemment dans cette imitation du Christ qui « entendit prononcer contre lui cette injuste sentence : Il mérite la mort ! » (Ibidem).