Bullioud, Anne-Marie de/sœur Marie-Aimée

Curata da: Silvia Boraso

DOI: 10.82065/025

Ultima modifica: 22/08/2025

Née de l’illustre lignée de François de Bullioud, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roy, Seigneur de la Tour, Espinay et Celettes, et de Marguerite de Sève, sœur de monsieur de Sève, président au Présidial et Parlement de Dobes, le destin de la sœur Marie-Aimée de Bulliod prend un tournant exceptionnel dès sa jeunesse, période où se dévoile un appel précoce à la vie monastique. Avant de faire son entrée formelle en religion, après l’examen attentif d’un oncle membre de la Compagnie de Jésus, en 1627 elle est présentée à la mère supérieure du monastère de la Visitation de Lyon, Marie-Aimée de Blonay. Le 18 juillet de cette même année, elle revêt l’habit religieux. Le noviciat de Marie-Aimée est marqué par sa profonde introspection et sa volonté de maîtriser une curiosité naturelle contraire aux préceptes de l’Ordre. Consciente de ses limites, elle s’astreint à une mortification continuelle, « tellement qu’on lui voyait quasi ordinairement le visage contre terre » (p. 5-6). Peu après sa profession en 1628, Marie-Aimée est atteinte par une maladie, mais elle émerge victorieuse de cette première épreuve. Sa contribution à la communauté monastique s’intensifie, passant par des rôles tels que maîtresse des sœurs tourières, assistante du noviciat, et enfin, directrice du noviciat. Sa recherche constante de perfection spirituelle va jusqu’à la faire douter de son amour familial (« lorsque Monsieur son Père, ou Mademoiselle sa Mère la venaient voir, elle me demandait si ce n’était pas une grande imperfection en elle, d’en ressentir de la joie, & du contentement : pour ce, disait-elle que les Religieuses doivent être parfaitement dénuées de toutes choses », p. 88). La mort de sa grand-mère devient une occasion de démontrer son détachement des émotions terrestres, conformément à sa vision religieuse. La vie de Marie-Aimée est tragiquement interrompue le 17 janvier 1632, lorsqu’elle est frappée par une fièvre mortelle. Elle meurt à l’âge de 19 ans, après avoir passé 4 ans et sept mois au monastère.