La Rose, Marie de/Marie de Sainte-Thérèse

Curata da: Francesca Todesco

DOI: 10.82065/051

Ultima modifica: 11/08/2025

Marie de La Rose naît le 25 mars 1640 à Lesparre, ville marquée par la Réforme catholique. Elle reçoit une éducation profondément chrétienne par ses parents qui « étaient beaucoup plus recommandables en mérites et en vertus que par de grandes facultés et de grandes richesses » (p. 4). En 1664 elle fait profession au second monastère des carmélites de Bordeaux, où, après quelques résistances, elle obtient d’être reçue comme sœur du voile blanc (converse). Fidèle à cet engagement, elle s’emploie activement et longuement aux travaux de la maison, en collaboration avec sa compagne Madeleine du Saint-Sacrement. Sous l’influence de Brion, son directeur spirituel, Marie de Sainte-Thérèse connaît la mystique abstraite, devenant elle-même auteure spirituelle et marquant profondément la spiritualité du monastère. Sa correspondance, publiée par Brion parallèlement à sa biographie, constitue un portrait intéressant de sa vie mystique, qu’elle illustre avec une rare maîtrise : comme le note M. Saudreau, « la sœur Marie reçut de très précieuses faveurs mystiques, qu’elle décrit avec une grande clarté et exactitude » (p. 120). Ces écrits sont aussi un témoignage sur la vie mystique bordelaise. À souligner, à cet égard, la portée de la polémique que soulève leur publication : en 1725, dans le climat de suspicion du temps, l’oeuvre est mise à l’Index comme entachée de quiétisme. À côté de ces lettres imprimées, il existe, manuscrit, un recueil important de correspondance entre Marie et une carmélite de la rue Chapon, à Paris, de 1700 à 1703, qui est conservé à la bibliothèque Saint-Sulpice. Marie compose aussi un Traité des états passifs, paru à Paris vers 1720, et, peut-être, une Exposition sur le Cantique des cantiques, qui serait restée manuscrite ; les deux ouvrages sont introuvables. Elle meurt le 25 août 1717 au Carmel de Bordeaux. La vie de Marie de Sainte-Thérèse, comme celle de sa compagne Madeleine du Saint-Sacrement, donne des informations précieuses sur l’histoire spirituelle du Sud-Ouest de la France au XVIIe siècle.