Messia, Isabelle/Isabelle des Anges

Curata da: Francesca Todesco

DOI: 10.82065/062

Ultima modifica: 14/08/2025

Comme l’explique Dominique Tronc, Isabelle des Anges, née le 5 février 1565 à Villacastin, au diocèse de Ségovie, « fut la seule de six fondatrices espagnoles qui sut demeurer jusqu’à sa mort en France » (Expériences mystiques en Occident, t. II, p. 207). Entrée en 1589, avec sa sœur Béatrix, au Carmel de Salamanque, elle y reste quinze ans en remplissant la charge de sous-prieure et de maîtresse des novices. Passée aux fondations de France, elle prend part, en août 1604, à Paris, à l’établissement du Carmel de l’Incarnation, puis, en septembre 1605, à la fondation du Carmel de Dijon. Dans les années suivantes, d’Amiens à Rouen, de Bordeaux à Toulouse et à Limoges, elle exerce son influence de carmélite fondatrice, discrète mais forte, dans le Sud de son nouveau pays, où elle meurt le 14 octobre 1644, quarante ans, presque jour pour jour, après son arrivée à Paris. À partir de 1606, une intense correspondance, stupéfiante en considérant les moyens de communications de l’époque, s’établit entre les différents Carmels de France et la « sainte maison » de Salamanque, dont elle considère toujours faire partie. Ces lettres, pieusement conservées par les carmélites de Salamanque, nous documentent sur les problèmes que les carmélites d’alors avaient à résoudre, tels que la rareté des vocations ou la santé des jeunes professes, la subsistance matérielle ou l’entretien des bâtiments, etc. Mais il en émerge surtout la spiritualité, très exigeante, de la mère Isabelle, jamais fondée sur la crainte, mais plutôt sur le « pur amour » et la confiance inébranlable en la bonté de Dieu. Formatrice de générations de carmélites dans les différents monastères qu’elle a fondés, la mère Isabelle a toujours cherché à inculquer à ses filles de France l’esprit de sainte Thérèse et de saint Jean de la Croix qu’elle avait respiré dans le Carmel de Salamanque.