Le Corvaisier Pelaine, Jeanne/Jeanne de la Nativité
Varianti: Le Corvaisier Pelaine, Jeanne ; Corvaisier Pelaine, Jeanne le ; Pelaine, Jeanne Le Corvaisier
( XVIIe siècle - XVIIe siècle )
Dati biografici
Date
Nata il:
XVIIe siècle
?
Morta il:
XVIIe siècle
Vannes (?), Bretagne
Vita religiosa
Ordine religioso: Ursulines
Comunità religiose: Couvent des ursulines, Vannes
Vannes, Bretagne
Parole chiave
Informazioni sulla scheda
Curata da: Alessandra Ferraro
DOI: 10.82065/076
Come citare questa scheda:
Ultima modifica: 28/08/2025
Biografia
Jeanne de la Nativité (Jeanne Le Corvaisier de Pellaine), ursuline de Vannes, entre au couvent après 1647 pour rejoindre sa sœur Hélène de Sainte-Croix. Le 20 mars 1666, elle lui succède comme supérieure d’un monastère en plein essor, qui avait alors doublé le nombre de novices et de bâtiments. À l’issue de ses six années de supériorat, elle s’associe au projet de Mlle Catherine de Francheville de fonder, au couvent des ursulines, une maison de retraite pour femmes — très probablement à l’instigation et sous l’impulsion du jésuite Vincent Huby, qui voyait en elle une animatrice sûre pour ce type d’œuvres spirituelles. Avec l’accord de la communauté et l’approbation de Mgr Charles de Rosmadec, la première pierre est posée le 20 mars 1671 par M. de Kerlivio ; l’édifice, bâti sur le terrain des ursulines mais hors clôture, est achevé et meublé en avril 1672. La direction des retraites est confiée à la mère Le Corvaisier, qui les conduit pendant neuf mois avec succès. Le successeur de Rosmadec, Mgr de Vautorte, les interdit toutefois ; Mlle de Francheville, qui avait financé l’entreprise, demande alors soit l’autorisation de poursuivre, soit le remboursement. Après des démarches vaines, les religieuses restituent l’argent et le mobilier à la fondatrice, tout en conservant l’immeuble, affecté d’abord au pensionnat des élèves (puis aux externes de Saint-François-Xavier). Jeanne est de nouveau élue supérieure de 1684 à 1690.
Amie intime et confidente d’Armelle Nicolas — la « Bonne Armelle », qui avait passé quelques années au couvent de Vannes — Jeanne recueille ses paroles et ses grâces, puis compose le récit qui fera autorité, Le triomphe de l’amour divin. Selon Bremond, cette œuvre fut écrite sous l’inspiration et la direction du P. Huby, son confesseur jésuite ; un témoignage de celui-ci figure d’ailleurs à la fin des premières éditions du Triomphe. Pour Bremond, l’intérêt majeur d’Armelle vient de ce que les jésuites bretons de l’école de Lallemant (Rigoleuc, Huby, Simon de Lesseau, Adrien Daran, Guilloré) l’avaient pour ainsi dire « adoptée », voyant en elle l’incarnation la plus aboutie de leur idéal mystique. Le père Jean Rigoleuc, en particulier, ne se rendait jamais à Vannes sans la visiter. En 1649, lorsque Huby et Rigoleuc sont nommés à Quimper, ils quittent Vannes en confiant Armelle à la sœur Jeanne : celle-ci devient plus encore sa confidente et sa mémoire vivante.
Ainsi, Jeanne de la Nativité n’est pas seulement la supérieure énergique d’un monastère en croissance ; elle est la passeuse décisive d’une expérience spirituelle féminine. Par sa plume et par la conduite des retraites vannetaises — entreprises auxquelles elle fut, très probablement, associée par le père Huby — elle relie la mystique populaire d’Armelle Nicolas au discernement des jésuites bretons (Huby, Rigoleuc), et assure la diffusion durable de cette tradition au sein de l’Église en Bretagne.
Grâce au philosophe et éditeur réformé Pierre Poiret, qui donna en 1704 une version remaniée et très diffusée de la Vie sous le titre L’école du pur amour de Dieu (où il réédite et cadre le récit de Jeanne), la figure d’Armelle franchit vite les frontières confessionnelles. Des extraits parurent en anglais au XVIIIᵉ siècle sous le titre Daily conversation with God…, imprimés à Londres puis réimprimés en Amérique (Germantown 1754 ; Philadelphie 1767), dans des milieux quakers et piétistes ; en allemand, une traduction circula dès 1719 sous le titre Die Schule der reinen Liebe Gottes… (Augsbourg, Lotter). Par ce travail éditorial et de traduction, Poiret inscrivit la « Bonne Armelle » dans la constellation piétiste et fit de Jeanne de la Nativité une source prisée bien au-delà du monde catholique.
Direttori spirituali
1Huby, Vincent
15/05/1608? - 22/05/1993?Nato/a a: Hennebont, Bretagne | Morto/a a: Vannes, Bretagne
Prêtre jésuite français, prédicateur, écrivain spirituel et mystique.
Fonte/i primaria/e
1Religiosa/Devota associata: [Jeanne de la Nativité]
Luogo di conservazione: Johns Hopkins University Library, Women of the Book, Baltimora, Maryland (USA).
Riferimento bibliografico:
Le Triomphe de l’Amour Divin dans la Vie d’une Grande Servante de Dieu. Nommée Armelle Nicolas, Décédée l’An de Nôtre Seigneur 1671. Fidélement écrite par une Religieuse du Monastere de Sainte Ursule de Vennes, de la Congregation de Bordeaux & divisé en deux Parties, Vannes, Iean Galles, 1676.
Altre edizioni:
Le Triomphe de l’Amour Divin dans la Vie d’une Grande Servante de Dieu..., Paris, Estienne Michallet, 1683.
L'Ecole du pur amour de Dieu ouverte aux savans & aux ignorans dans la vie merveilleuse d'une pauvre fille idiote, païsanne de naissance & servante de condition, Armelle Nicolas, vulgairement dite la bonne Armelle, décédée depuis peu en Bretagne. Par une fille religieuse de sa connoissance. Nouvelle edition, augmentée d'un avant-propos, P. Poiret (éd.), Cologne, Jean de la Pierre,1704.
Le triomphe de l'amour divin dans la vie d'une grande servante de Dieu nommée Armelle Nicolas, D. et M. Tronc (éds), Mers-sur-Indre, Centre Saint-Jean-de-la-Croix, 2012.
Bibliografia
2Bremond, H., Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de religion jusqu’à nos jours, t. V: La conquête mystique. L’École du Père Lallemant et la tradition mystique dans la Compagnie de Jésus, Paris, Bloud et Gay, 1921, pp. 120-139.
Le Gouvello, H., Une Mystique bretonne au XVIIe siècle. Armelle Nicolas, dite la Bonne Armelle (1606-1671), Paris, Tequi, 1913.