Boufard, Marie-Michelle
( 1611 - 1698 )
Dati biografici
Date
Nata il:
1611
Nantes, Bretagne
Morta il:
30/05/1698
Nantes, Bretagne
Vita religiosa
Ordine religioso: Visitandines
Comunità religiose: Monastère de la Visitation (Nantes)
Nantes
Parole chiave
Informazioni sulla scheda
Curata da: Chiara Rolla
DOI: 10.82065/086
Come citare questa scheda:
Ultima modifica: 10/09/2025
Biografia
Fille de Jean Boufard et de Marie Masureau, marchands de draps de soie à Nantes, elle reçoit au baptême le nom de Gracienne, à la Confirmation elle prend le nom de Marie, à son entrée en religion on y ajoute le nom de Michelle. Elle a cinquante et un ans lorsqu’en 1662, sous le supériorat de la mère Marie-Agnès d'Andigné, elle entre à la Visitation de sa ville natale. Elle a été une mystique car dès son plus jeune âge elle a eu des communications, des visions et des révélations divines qui vont de pair avec de nombreuses souffrances, physiques et intérieures. Elle a eu des macérations corporelles et a porté la haire. Elle a connu la pauvreté, celle du cœur mais aussi celle des biens du monde car son père meurt en laissant ses affaires en fort mauvais état. Gracienne et sa sœur aînée ont dû travailler pour soutenir leur mère et elles-mêmes. Mais Gracienne, pressée de se donner à Dieu, se présente en 1637 une première fois à la Visitation pour demander son entrée. L'absence de dot l’oblige à s'offrir comme sœur domestique, mais elle n'a pas la santé de l'emploi et retourne chez sa mère, qui meurt peu après. D'autres deuils l’attendent : un de ses frères meurt ainsi que sa femme et les orphelins, un garçon et une fille, vont vivre avec leur tante. Elle s'affectionne aux enfants à tel point qu'avec la nièce elles constituent une sorte de communauté et elles ouvrent une modeste école pour l’éducation des jeunes filles. Toutefois Gracienne se sent de plus en plus appelée à l'anéantissement intérieur et son oraison se transforme de plus en plus en un contact avec le divin. Elle contemple la beauté du Christ et désire que cette beauté se réfléchisse dans son âme. Pendant une locution intérieure, Jésus lui promet cette divine ressemblance et lui montre son cœur. Mais ces moments de grâce et d’exaltation s’alternent avec des moments de ténèbres : pendant une longue période il lui semble que Dieu s'est séparé d'elle. C’est « comme une pointe qui lui transperçoit le cœur [...]. Elle se tenoit devant Dieu comme une pauvre abandonnée » (La vie de la sœur Marie-Michelle Boufard, religieuse de l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie, Nantes, André Querro, 1700, p. 31). Outre l'atroce déréliction qu'elle endure, ses peines deviennent de lourdes tentations. L'épreuve est tellement forte qu'elle se met en quête de confesseurs divers qui la prennent pour une excentrique et ne font que la bouleverser davantage tout en épuisant sa santé. Comme il se rencontre souvent dans la vie des mystiques, la fille a eu une liaison toute spirituelle avec un religieux dominicain, le père Joseph de saint Albert. Elle lui ouvre son âme et à son tour lui-même lui raconte des locutions qu'il avait eues. Cette amitié spirituelle dure jusqu'à la mort soudaine du religieux en 1660. Son directeur de conscience, le père Maillard, procure alors à sa fille spirituelle une autre sainte rencontre, celle de l'abbé de la Croix. Cependant, tandis que son âme est plongée dans la nuit, de nombreuses personnes recourent à son expérience spirituelle pour être éclairées. Entretemps l'appel au cloître devient de plus en plus fort : un jour de 1659 priant dans l'église des visitandines, elle entend ces mots : « Je vous veux dans cette maison » (La vie de la sœur Marie-Michelle Boufard, religieuse de l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie, Nantes, André Querro, 1700, p. 44). Au monastère on se souvenait de l'essai qu'elle avait fait voilà plus de vingt ans. Depuis, elle avait vécu dans une indépendance complète jouissant aussi à Nantes d'une grande réputation de sainteté, qui la classait parmi les âmes entrées dans les voies extraordinaires. On la consultait comme un oracle sur les affaires les plus importantes. Toutefois les visitandines hésitaient à l'accueillir. Durant trois ans Gracienne renouvelle ses instances qu'elle voit toutes rebutées, jusqu'au jour où elle va parler à la mère Agnès d'Andigné pour la conjurer que «si elle aimoit Jésus-Christ, elle la reçût pour l'amour de luy » (La vie de la sœur Marie-Michelle Boufard, religieuse de l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie, Nantes, André Querro, 1700, p. 44-45). On lui donne l'habit de la religion le 21 novembre 1665 et le 23 novembre 1666 elle fait sa profession. La solitude demeurait son état préféré : « Estre seule est ma joie, […] pour me dilater entièrement en Dieu qui fait toute ma consolation » (La vie de la sœur Marie-Michelle Boufard, religieuse de l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie, Nantes, André Querro, 1700, p. 59). Dans une retraite en 1668 « le sein de Dieu luy fut ouvert, comme étant la lumière de l'amour, & devant être le lieu de sa retraite intérieure, pour s'entretenir seul à seul avec son Bien-aimé » (p.60). Elle goûte à un tel degré l'intime joie de l'adoption divine, qu'elle reste dans son extase durant cinq heures. Plusieurs fois la religieuse est invitée à s'approcher de la poitrine du Sauveur : « L'année d'après [...] elle reçût une visite de nôtre Seigneur, qui luy montrant son sein l'assuroit qu'elle n'auroit plus d'autre occupation que celle de l'amour [...]. Une autre fois luy montrant son sacré cœur : Voicy, luy dit-il, le lieu où vous devez passer le reste de vos jours dans l'exercice de l'amour » (La vie de la sœur Marie-Michelle Boufard, religieuse de l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie, Nantes, André Querro, 1700, p. 61-62). Force est de constater que dans les mêmes années Jésus manifeste « son sacré cœur » à Paray-le-Monial à une autre visitandine, Marguerite-Marie Alacoque, et à Nantes à sœur Marie-Michelle Boufard. Elle a eu aussi des visions de la Vierge et des saints, notamment du fondateur de la Visitation : « Elle a reçu plusieurs visites de Saint François de Sales, à sa Fête et dans son octave. Elle le voyait brûlant du feu de l'amour divin » (La vie de la sœur Marie-Michelle Boufard, religieuse de l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie, Nantes, André Querro, 1700, p. 80). Les révélations divines se poursuivent jusqu’aux derniers moments de sa vie. Le jour de Noël 1677 elle est portée en esprit à Bethléem près de la crèche où l'enfant Jésus semble l'inviter à ce qu'elle le prenne dans ses bras. Mais ce passage devant la crèche dure très peu car peu de temps après elle est transportée de nouveau sur le calvaire où elle comprend que sa mort est en train de s’approcher. Ses maux physiques s'étant accrus considérablement, elle sent sa fin proche et entre, à cette pensée, dans un bonheur indicible. Elle meurt à 6 heures du soir le 30 mai 1698 à l’âge de quatre-vingt-sept ans.
Biografo/a/i
1Jury, ?
Selon Étienne Catta, chanoine honoraire de Nantes et auteur de l’ouvrage La vie d'un monastère sous l'Ancien Régime. La Visitation Sainte Marie de Nantes (1630-1792), (Paris, Vrin, 1954), « cette biographie [La vie de la sœur Marie-Michelle Boufard, religieuse de l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie] fut l'œuvre des pères Jésuites, et notamment du père Jury, son dernier confesseur » (note 2, p. 285).
Direttori spirituali
9Beaulieu-Couprie, ? de
Théologal du Chapitre cathédral et curé de Sainte-Croix .
De la Croix, ?
Gonnelieu, Jérôme de
1640 - 1715Nato/a a: Soissons, Picardie | Morto/a a: Paris
Jésuite.
Jury, ?
Jésuite.
Macé de la Richardière, Michel
Chanoine de la collégiale de Notre-Dame de Nantes.
Maillard, Jean
1618 - 1704Nato/a a: Nevers, Bourgogne | Morto/a a: Paris
Jésuite.
Nepveu, François
1639 - 1708Nato/a a: Saint-Malo, Bretagne | Morto/a a: Rennes, Bretagne
Jésuite.
Olier de Verneuil, Jean-Jacques
1698 - 1657Nato/a a: Paris | Morto/a a: Paris
Sulpicien.
Saint Albert, Joseph de
? - 1660Nato/a a: ? | Morto/a a: Nantes, Bretagne
Dominicain.
Fonte/i primaria/e
1La vie de la sœur Marie-Michelle Boufard, religieuse de l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie
Religiosa/Devota associata: Jury, ?
Luogo di conservazione: Bibliothèque nationale de France et Bibliothèque Municipale de Lyon
Riferimento bibliografico:
Jury, ?, La vie de la sœur Marie-Michelle Boufard, religieuse de l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie, Nantes, André Querro, 1700, 115 p.
Altre edizioni:
Cette biographie a été reproduite en un abrégé par Dom Guy-Alexis Lobineau, Les vies des saints de Bretagne, Paris, MDCCXXXVIII, t. V, p. 298-304.
Année Sainte des religieuses de la Visitation Sainte Marie, t. V, Annecy, Imprimerie de Charles Burdet, 1868, p. 702-736. Les pages que le cinquième volume de l’Année sainte des religieuses de la Visitation consacre à la sœur Boufard ne sont qu’une synthèse tirée de sa biographie.
Note:
Biographie.
Bibliografia
1Catta, É., La vie d'un monastère sous l'Ancien Régime. La Visitation Sainte-Marie de Nantes (1630-1792), Paris, Vrin, 1954, p. 285-301.