Rességuier, Jaquette de/sœur de Saint-Sernin

Curata da: Amandine Bonesso

DOI: 10.82065/106

Ultima modifica: 05/09/2025

Jaquette naît à Toulouse le 25 mars 1640. Son père, Pierre de Rességuier, est conseiller du roi au Parlement de Toulouse et il appartient à une famille illustre qui compte plusieurs parlementaires ou magistrats. Sa mère, Marguerite de Cambolas, appartient également à une famille illustre où se distingue la figure de Jean de Cambolas (1599-1668), prêtre et chanoine de l’église abbatiale de Saint-Sernin à Toulouse qui meurt en odeur de sainteté. Dès son enfance, Jaquette pratique l’oraison mentale sans en avoir conscience. La ferveur de Jaquette est à l’origine de petites querelles avec les huguenots réfugiés à Castres où elle demeure, en 1652, pour échapper à la peste qui envahit Toulouse. À quatorze ans, elle choisit d’entrer au pensionnat chez les ursulines de Grenade, à quelques lieues de sa ville natale. Elle y prend l’habit le 1^er mai 1656. Après son noviciat, elle reçoit des grâces extraordinaires de saint Augustin qui la préparent à vivre la voie de Jésus-Christ. Elle traverse, ensuite, une période de sécheresse spirituelle, qui dure onze années, où son âme doit constamment faire face à des doutes sur son salut et à des révoltes contre Dieu. Cette période de souffrances, illuminée par des images intérieures de la Croix et du Calvaire, s’achève par la grâce unitive, lorsque le cœur de Jésus s’empare du sien « comme le cachet imprime sa figure sur la cire » (Vie, p. 84). Elle est alors favorisée par de nombreuses visions, par le don d’ubiquité et de prophétie. Elle prédit l’arrivée de son directeur de conscience, ce qui va changer sa vie puisqu’elle n’a jamais dévoilé à personne ses faveurs mystiques. À partir de 1673, elle ouvre son cœur à ce directeur qui lui commande d’écrire ses dispositions. Les rôles entre eux vont même s’inverser car le directeur recourt aux lumières divines de la religieuse pour connaître ses défauts. Sœur de Saint-Sernin lui en remet un compte rendu, de même qu’elle lui écrit une liste d’avis. Elle rédige également un livre sur « les Cantiques rempli des choses extraordinaires » (Vie, p. 106), un exposé sur quelques Psaumes et d’autres écrits qui sont censurés par deux théologiens qui craignent que ces spéculations n’engendrent de l’amour-propre chez la religieuse. Elle se soumet à l’ordre de ne plus écrire, mais elle continue à suivre les mouvements de Dieu dans son âme jusqu’à son dernier jour, le 25 septembre 1685.